Partenariat historique entre l’Alliance israélite universelle et les Archives du Maroc.
L’Alliance israélite universelle et les Archives du Maroc ont signé à Rabat le 6 mars 2018 une convention de partenariat afin d’échanger des copies numériques d’archives et mener ensemble des programmes culturels sur l’histoire des Juifs du Maroc.
Cérémonie de signature à Rabat
La convention a été signée par Marc Eisenberg, président de l’AIU, et par Jamaâ Baïda, directeur des Archives du Maroc, devant une assistance nombreuse et différentes personnalités parmi lesquelles le ministre marocain de la Culture et de la Communication, Mohamed Laaraj, André Azoulay, conseiller du Roi Mohammed VI, des représentants des ambassades française et américaine, Serge Berdugo, secrétaire général du Conseil de la communauté israélite du Maroc, Baby Azencot, président de l’AIU au Maroc (Ittihad) et Raphy Marciano nouveau directeur général de l’AIU. Jamaâ Baïda a inscrit cette démarche dans le cadre du processus amorcé en 2011 avec la promulgation de la nouvelle constitution marocaine qui évoque l’ « affluent hébraïque » au sein de ses composantes. Ce partenariat fait partie des nombreuses actions de réhabilitation et de valorisation du patrimoine juif au Maroc. Dans sa réponse, Marc Eisenberg a rappelé la singularité du modèle marocain, seul pays musulman où l’Alliance continue à fonctionner dans une parfaite harmonie avec des élèves juifs et musulmans.
L’Alliance israélite universelle au Maroc de 1862 à aujourd’hui
La Bibliothèque de l’Alliance israélite universelle a remis une copie numérique de 1100 dossiers d’archives retraçant à travers la correspondance l’histoire de l’AIU (et plus largement de la communauté juive) au Maroc pour la période 1862-1940. C’était d’ailleurs le sujet de la conférence prononcée par Jean-Claude Kuperminc, directeur de la Bibliothèque et des Archives, et par Ariel Danan, Directeur de la Formation, qui ont insisté sur l’importance des fonds d’archives pour l’écriture de l’histoire et cité des extrait de ces lettres vivantes et colorées. La première école de l’Alliance ouvre en effet au Maroc, à Tétouan en 1862. A la veille de la Première Guerre mondiale, plus de 5 000 enfants sont scolarisés par l’Alliance dans 19 écoles de garçons et 12 écoles de filles, à travers tout le pays. Les écoles vont aider à l’émancipation des garçons et des filles par l’alphabétisation, par un enseignement trilingue (français, hébreu et arabe – ce dernier, après 1945) et par un apprentissage diversifié (métiers techniques et agricoles). À la fin des années 1940, l’Alliance crée de nouveaux établissements et continue à fonctionner après l’indépendance du Maroc en 1956 en intégrant l’arabe à ses programmes d’enseignement. Aujourd’hui, quatre établissements accueillent des élèves – juifs et musulmans – à Casablanca : l’école maternelle et primaire Narcisse Leven, l’École normale hébraïque et l’école Maïmonide.
Ariel Danan
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